Agression au couteau, prévention et défense : ce que révèlent les chiffres, et pourquoi agir
- Introduction
L’image est frappante : un visuel publicitaire qui, sous couvert d’humour grinçant, affiche des statistiques édifiantes sur les agressions au couteau. Si le ton peut sembler provocateur, les données derrière le message ne le sont pas : elles soulignent une montée réelle — et préoccupante — des violences impliquant des armes blanches.
Dans cet article, nous allons :
- Examiner les chiffres disponibles au Royaume-Uni et en France ;
- Pointer les limites et biais des données statistiques ;
- Expliquer pourquoi la prévention et la formation (notamment via le Krav Maga) sont essentielles ;
- Présenter notre stage spécial “Défenses contre couteau”
1. Le cas du Royaume-Uni : des données plus robustes
1.1 Chiffres clés
Au Royaume-Uni (Angleterre et Pays de Galles), les statistiques relatives aux « knife-enabled offences » (infractions impliquant un couteau ou instrument tranchant) sont publiées par le Office for National Statistics (ONS) et commentées par divers observateurs.
- Dans l’année se terminant en mars 2024, environ 50 500 infractions impliquant un instrument tranchant ont été enregistrées (Angleterre et Pays de Galles, hors Greater Manchester) . AOAV+4House of Commons Library+4Youth Endowment Fund+4
- Le report note une hausse de +4,4 % par rapport à l’année précédente. House of Commons Library+1
- Sur la décennie, l’augmentation est estimée à +64 % entre mars 2016 et juin 2025 (selon la Ben Kinsella Trust). The Ben Kinsella Trust+1
- Concernant les homicides avec arme blanche : 244 homicides pour l’année se terminant mars 2023 (soit 41 % des homicides totaux) en Angleterre et Pays de Galles. House of Commons Library+1
- Concernant les mineurs et jeunes : En 2023/24, 57 personnes de moins de 25 ans ont été tuées avec un couteau ou instrument tranchant. pinkerton.com
1.2 Analyse et mise en perspective
- Le chiffre de ~50 500 en 2023/24 montre que l’affirmation « plus de 50 000 attaques au couteau en un an » est vraie pour l’Angleterre et le Pays de Galles.
- Toutefois, l’affirmation « +80 % depuis 2015 » est moins précise : les données indiquent +64 % depuis 2016 selon une source, et +80 % n’est pas confirmée dans les sources dont nous disposons. Il conviendra donc de nuancer.
- Le taux reste extrêmement élevé et signale une violence par arme blanche qui concerne particulièrement les jeunes, et des zones urbaines à forte densité.
- Les résultats diffèrent selon les zones : par exemple, West Midlands affiche 178 infractions pour 100 000 habitants dans l’année terminée mars 2024. House of Commons Library+1
- Le fait que 41 % des homicides soient commis avec un instrument tranchant montre que le phénomène ne concerne pas seulement des agressions légères, mais bien des conséquences mortelles.
1.3 Implications pour la prévention
- La robustesse des données britanniques permet d’appuyer des politiques publiques ciblées : interdiction de certains types de couteaux, campagnes de sensibilisation, unités spécialisées (Violence Reduction Units).
- Pour un club de self-défense ou de Krav Maga en France, ces données montrent que même si le contexte est différent, le phénomène est tel qu’il est pertinent de s’en saisir.
- Le profil jeune (mineurs et jeunes adultes) renforce l’importance de proposer des approches adaptées pour les jeunes, en milieu urbain.
2. Le cas français : des données plus fragiles, mais significatives
2.1 Ce que montrent les chiffres
La France présente un paysage statistique plus complexe : les données sont fragmentées, les sources multiples, les définitions parfois floues. Voici ce qu’on peut en tirer :
- Selon un article de la rédaction de TF1 / LCI, en 2024, 10 397 agressions à l’arme blanche ont été enregistrées sur l’ensemble de la zone de la police nationale (hors gendarmerie, hors préfecture de police de Paris), soit 28 faits par jour. TF1 INFO+1
- Toujours en 2024, la même source indique 130 attaques au couteau dans les collèges et lycées de l’Île-de-France. TF1 INFO+1
- Une question parlementaire indique que « le nombre de victimes d’agressions à l’arme blanche monte à 44 000 entre 2015 et 2017, soit plus de 120 victimes par jour ». senat.fr
- Concernant la délinquance globale, le Ministère de l’Intérieur (France) rappelle que au 30 juin 2024, la moitié des indicateurs de crimes et délits enregistrés sont en hausse, et que les coups et blessures volontaires sur personne de 15 ans ou plus sont en légère hausse (+1 %). interieur.gouv.fr+1
- Le nombre de saisies d’armes blanches dans l’agglomération parisienne est passé de 6 000 à 6 500 entre 2023 et 2024 (+9 %). Linternaute.com+1
2.2 Limites statistiques et précautions méthodologiques
- La suppression de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) et sa réintégration au sein de missions parlementaires ont rendu moins accessibles certaines séries de données.
- Le recueil des données varie selon les services (police, gendarmerie, étage judiciaire), et les définitions (« arme blanche », « autre arme blanche », « attaque » vs « menace ») ne sont pas toujours uniformes.
- Le chiffre de 10 397 agressions à l’arme blanche en 2024 porte sur la zone « police nationale » hors gendarmerie et préfecture de police de Paris : il ne couvre donc pas tous les cas. Il faut donc parler de « au moins ».
- Pour l’attaque dans les collèges/lycées (130), il s’agit de l’Île-de-France uniquement, ce qui ne donne qu’un indicateur spatial restreint.
- Le chiffre de 44 000 victimes entre 2015-2017 date de quelques années et ne permet pas de tirer des conclusions actuelles sans prudence.
- Une arme blanche selon l’article R311-1 comprend « toute arme dont l’action perforante, tranchante ou contondante n’est due qu’à la force humaine ou à un mécanisme auquel elle a été transmise, à l’exclusion d’une explosion ». Cela inclue donc un éventail large d’armes qui peuvent être un couteau, une batte de base-ball ou encore un poing américain.
2.3 Interprétation contextuelle
- Même en prenant en compte les réserves, on peut affirmer que les agressions à l’arme blanche en France ont un volume non négligeable. Le chiffre de « 28 faits par jour » est utile pour saisir l’ordre de grandeur.
- La montée des saisies (+9 % pour Paris) signale que la circulation des armes blanches reste active.
- Le profil des mineurs impliqués (voir partie suivante) est à surveiller, tant pour la prévention que pour les enseignements en self-défense.
- Le manque de données consolidées rend essentielle l’approche proactive : même si on ne maîtrise pas parfaitement l’étendue, on sait que le phénomène existe, ce qui justifie des mesures.
3. Comparaisons, mythes et réalités
3.1 L’idée d’une « explosion » en France
Dans le texte initial, il est avancé : « en 2024 … en France … 10 397 agressions … soit 28 faits par jour ». Cette affirmation est vraie dans la mesure où elle reprend le chiffre publié par TF1/LCI. TF1 INFO+1.
On sait que l’ONDRP a été intégrée dans d’autres structures : mais on ne dispose pas d’une source officielle qui confirme que aucune statistique fiable depuis 2020 ne peut émerger. Il faut donc nuancer.
3.2 L’affirmation « +80 % depuis 2015 » pour le Royaume-Uni
Le texte initial indique une hausse de +80 % depuis 2015 pour les crimes au couteau au Royaume-Uni. Les sources consultées montrent une hausse de +64 % depuis 2016 ou +80 % depuis dix ans selon certaines organisations. Par exemple : «knife-enabled crime numbers… +64% increase over 10 years». The Ben Kinsella Trust+1
Donc : l’affirmation est approximative. Il vaudrait mieux parler d’une «augmentation d’environ +60-70 % sur la dernière décennie».
3.3 Distinctions importantes à faire
- Il convient de distinguer les infractions avec arme blanche (agressions, menaces) et les homicides ou victimes graves. Les deux ne doivent pas être confondus.
- Il est utile de différencier : attaques au couteau (avec blessure ou mort), menaces, vols ou rixes avec arme blanche.
- Le contexte géographique (zone urbaine, métropole vs zone rurale) joue un rôle crucial.
- Le phénomène des mineurs porteurs d’armes blanches ou impliqués dans des rixes mérite une attention particulière (voir partie suivante).
4. Profil des mineurs, zones urbaines et dynamique des violences
4.1 Mineurs et armes blanches
- En France : un article rapporte que «depuis 2016, 20 % des mis en cause porteurs d’une arme sont des mineurs. Cela représente 3 000 jeunes par an interpellés avec une arme blanche». Le Monde.fr
- Toujours en France, dans l’agglomération parisienne, les services ont saisi 6 500 armes blanches en 2024, contre 6 000 en 2023. L’Express+1
- Au Royaume-Uni : pour l’année se terminant mars 2024, il y avait 3 206 infractions impliquant des 10-17 ans pour possession d’arme (couteau ou arme offensive) — +20 % sur dix ans. GOV.UK+1
4.2 Zones urbaines et clusters de violence
- Les données britanniques montrent que certains «police force areas» (zones de police) sont bien au-dessus de la moyenne nationale (ex : West Midlands à 178 infractions pour 100 000 habitants). House of Commons Library
- En France, les données précises par arrondissement ou par zone sont moins visibles publiquement, mais on sait que l’agglomération parisienne est particulièrement concernée (saisies d’armes, rixes entre jeunes). L’Express+1
4.3 Facteurs aggravants et dynamiques observées
- Le phénomène de rixe entre jeunes, la circulation des armes blanches dans les réseaux (réseaux sociaux, Telegram, Snapchat, TikTok) sont évoqués dans les médias. Linternaute.com+1
- Le sentiment de banalisation du port d’arme blanche est souligné : «Tout le monde a un couteau. On a une banalisation du port et de l’usage des armes blanches». TF1 INFO
- Ces dynamiques rendent d’autant plus pertinent de proposer des actions de prévention et de formation ciblées, y compris dans les milieux «normaux» (urbain, étudiant, etc.).
5. Pourquoi proposer une approche de self-défense adaptée à l’arme blanche
5.1 La réalité d’une menace diffuse
Même si la France ne présente pas (à ce jour) des chiffres aussi élevés que certaines zones urbaines britanniques ou d’autres pays, la menace existe : agressions à l’arme blanche, attaques dans et autour des établissements scolaires, rixes entre jeunes, port d’armes blanches, etc. Les chiffres confirment : au moins 28 faits par jour en France en 2024.
Cette menace diffuse rend l’approche «réactive uniquement» (police + justice après coup) insuffisante : la prévention, la préparation individuelle et collective comptent.
5.2 Spécificités d’un stage en Krav Maga «Défense contre couteau»
- Le Krav Maga est une méthode de self-défense moderne qui met l’accent sur les réactions face à une agression réelle, dans un contexte urbain.
- Les attaques étant soudaines et rapides il est extrêment difficile de s’en défendre. L’objectif est donc de limiter au maximum les dégats et le risque de péril imminent.
- Une approche «contre couteau» doit inclure : évaluation de la distance et de l’environnement, gestion de l’arme (entrée en contact, si possible désarmement), sortie et fuite, condition mentale (stress, rapidité de décision), aspects légaux (légitime défense).
- En proposant un stage spécifique «Défenses contre couteau», nous répondons à un besoin concret : individus (18-50 ans), parents d’enfants (8-14 ans), milieu urbain.
- Une approche «modernisée» intègre des scénarios réalistes, mise en situation, travail sur l’environnement (ville, sortie, travail, transport public, attaque terroriste).



